de D. H. Lawrence
Quel beau livre que cet amant ! Du souffle, de la tendresse, des idées, du sexe, de l’amour aussi. Constance, une jeune écossaise plein d’éducation est mariée à un Lord anglais rendu paraplégique (et impuissant) par la guerre. Dévouée mais quelque peu titillée par ses hormones, elle tombe sous le charme mystérieux de Mellors, le garde-chasse de la propriété.
Le livre raconte l’apprentissage sensuel et sexuel, la naissance de l’amour entre ces deux êtres en apparence très opposés dans le contexte lourd de la décadence de l’Angleterre minière. Alors que le pays, rongé par l’industrialisation et la mécanisation des tâches et des êtres, Constance et Mellors apprennent à se découvrir à travers le sexe et la nature. C’est une éclosion, une naissance à la vie, à la sensualité.
Jamais livre n’aura établi un si juste parallèle entre un contexte historique et une histoire si intime. Hautement militant, farouchement anti-capitaliste, anti-industriel, conspuant le règne et l’argent et l’abrutissement qu’il induit chez les humains, L’Amant de Lady Chatterley prône un retour aux choses vraies, à l’adéquation avec la nature, avec notre nature animale d’êtres sensuels et sexuels. Tout cet éveil à la vie se déroule au fil des saisons, de la dépression hivernale, des premiers émois printaniers, du jaillissement estival, à la découverte finale de la grossesse. Dans un style unique, le livre distille remarques lapidaires et prophétiques sur l’humanité et sur l’Homme. Un classique, indispensable.
PS : le titre de se message revient à M. Onfray, il s’agit du sous-titre de sa Théorie du Corps Amoureux.
Une réflexion sur « Chronique livre : L’Amant de Lady Chatterley »