de Pascal Bonitzer.
Voilà un petit divertissement sans conséquence qui a parfaitement égayé mon dimanche soir. Adaptation d’un roman peu connu de Mrs Agatha Christie, Le grand alibi est un whodunit classique, à la différence qu’on oublie très vite de chercher le coupable tant le film est joli comme tout.
Un sénateur collectionneur d’armes et sa femme invitent famille et amis pour un we au bord de la piscaille. Un des invités se fait descendre. Mais qui donc a fait le coup ? Malgré une prise de son un peu limite et qui bouffe quelques échanges verbaux (notamment ceux de la très italienne Caterina Murino ), il y a une jolie finesse et intelligence dans l’écriture des dialogues. Le film est vraiment très joliment cadré et photographié, avec un travail sur la lumière trop rare dans le cinéma français. Les ambiances en sont d’autant mieux rendues, et mine de rien, Bonitzer sait bien faire monter un angoisse diffuse et subtile. La caméra porte un regard très doux et protecteur sur ses acteurs, tous parfaits et parfaitement dessinés. Un plaisir fou à revoir Miou-Miou dans le rôle de maîtresse de maison prévenante et perfidement salope, Lambert Wilson en coureur incorrigible de sexes féminins, Valéria Bruni-Tedeschi en femme amoureuse mais douce (qui, pour une fois, utilise sa drôle de voix de manière maîtrisée et pas agaçante) et surtout Anne Consigny très juste en épouse rose bonbon et fragile.
On a tellement de plaisir à voir évoluer ces acteurs, en parfaite symbiose que l’intrigue passe quelque peu à la trappe, jusqu’au dénouement, étonnant de dynamisme. Certes, le film manque de mordant, et au final, on ne sait pas trop où Bonitzer voulait réellement aller. Mais ce n’est pas très grave, on suit ce machin hybride entre le polar et la comédie de moeurs avec plaisir, et la dernière réplique vaut son pesant de noix de Macadamia. Mes doigts me brûlent de vous la retranscrire mais je ne le ferai pas.
Allez zou, au ciné les gonzes et les gonzesses.
Fait trop beau pour ça
Ah ben si alors: la dernière réplique!