Chronique film : Inglourious basterds

de Quentin Tarantino.


Clique sur le tas de scalps.

Bon, que dire de ce film : il n’a pas eu la palme d’or, et c’est absolument normal. Très long, le film navigue entre brillantes fulgurances à la mise en scène incroyable, et moments très plats sans beaucoup d’intérêt. Le film est très long, 2h30. On ne s’ennuie pas vraiment, mais on passe quand même tout le film à se dire « ok, mais pourquoi faire ? ». Tarantino s’essaie à une mise en scène plus diversifiée que d’habitude, et ça lui va plutôt bien, le film est assez beau quand il se pose notamment. Malheureusement, il y glisse certains de ses trucs de petits malins, déséquilibrant ainsi l’ensemble, ça part du coup dans tous les sens, et le film est effectivement très « bâtard » et peu glorieux.

On se fout un peu des innombrables invraisemblances et des libertés avec l’histoire, même si certaines sont quand même limites. Heureusement que le film sort après les examens, sinon, ça aurait donné d’excellentes perles du bac. Mais ce qui dérange le plus, c’est vraiment l’impossibilité de décrypter le pourquoi de l’affaire : ni hommage aux films noirs, ni aux films d’actions asiatiques, ni divertissement pur, ni (malgré la musique du grand Ennio Morricone et quelques plans à la Leone) au western, ou plutôt hommage à tout ça à la fois, on ne réussit pas à trouver une véritable accroche à tout ce binz. Tarantino manque de fil conducteur et de rigueur dans son projet, se contentant d’alterner scènes de suspense, scènes sanguinolentes et scènes spectaculaires.

Tout ça est très bien fait, accompagné d’une musique heureusement impeccable, et d’un acteur effectivement impressionnant, mais ça ne fait pas un film. Tarantino s’essouffle. Le fin d’une époque ?

5 réflexions au sujet de « Chronique film : Inglourious basterds »

  1. Un peu dure la photo des scalps dès le matin
    Sinon assez d’accord en gros, sauf sur le « ok, mais pourquoi faire ? ». Je trouve que ça nous change des films sur la 2ème guerre, lisse au possible, inattaquable, politiquement correct à souhait. Là au moins on a une autre manière de la traiter. Les basterds sont en effet peu glorieux, ils sont mêmes ridicules.
    Je l’ai pris comme une parodie de la guerre.

  2. « Heureusement que le film sort après les examens, sinon, ça aurait donné d’excellentes perles du bac » Huhuhu !
    Amusant que tu cherches une raison d’être à ce film… un film ne peut-il pas être réalisé juste pour le plaisir sans devoir toujours cacher une raison ?

  3. Scalps

    Djiwom : mouais, à mon avis ça ne « traite » pas de la deuxième guerre mondiale. Ca n’est pas un film historique, donc ça ne traite pas d’Histoire. Je pense que Tarantino a dû lire dans un Comic book un truc sur la guerre, et qu’il s’est dit « ouais, trop cool, les nazis, les résistants, les juifs, ce serait génial que les juifs se vengent, trop de la mort de la balle… fuck ». Enfin un truc comme ça quoi. La suite sur le « ok mais pour quoi faire? » dans le commentaire pour Steph.

    Stephanie : le problème n’est pas que le film soit là juste pour le fun. J’aime beaucoup Tarantino en général, même son avant dernier film, qui était crétin à souhait. Le problème c’est que Inglorious Basterds m’a tellement peu passionnée, que j’ai été amenée à réfléchir à ce qu’il avait voulu faire. C’est pas bon ça pour un film de pur divertissement nan ? Et donc durant le film, je réfléchissais plus aux raisons qui l’avaient poussées à choisir ce thème, qu’au film lui même. Or il n’y a pas grand chose derrière la forme chez Tarantino, évidemment. Sa virtuosité cette fois ci n’a pas réussi à émulsionner mes neurones. Voilou !

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