de David Cronenberg.
Une semaine a passé depuis la séance et le seul souvenir vivace de Cosmopolis dans mon esprit, c’est l’ennui profond, la désolation devant ce navet bavard et content de lui. Coincée entre un fan club de “Rob” et un couple amateur de Rothko, la séance fût longue.
Adapté (c’est un bien grand mot) du livre de Don DeLillo, Cosmopolis raconte un jour dans la vie d’un très jeune ponte de la finance. Coincé dans sa limousine une journée durant, il voit sa vie s’effondrer en même temps que ses calamiteux placements. Après la longue chute financière du golden-boy, le film se termine par une douloureuse scène de 20 minutes durant laquelle sa vie est en jeu. On tremble. Ou pas.
Le film est bavard, sans doute encore plus qu’A dangerous method. On passe donc son temps à essayer de suivre des dialogues volontairement vides de sens. Le film dénonce la vacuité de capitalisme extrême et ses dérives, soit. Et pour cela il filme la chute d’un des symboles de ce système (à la fois le personnage et l’acteur qui l’interprète), enfermé dans sa cage doré, inconscient de ce qui se joue à l’extérieur. L’idée n’est pas forcément mauvaise. Mais tout comme son héros, David Cronenberg reste coincé dans l’espace de cette limousine. Le film sent le renfermé, la provocation déjà périmée, l’esthétique frelatée. On se demande bien ce qui se passe dans la tête du maître depuis déjà deux films, à nous servir une mise en scène paresseuse autour de dialogues sans fin. Un gros ratage.
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