de Kevor Lewandowski.
En fait, je me protège du pire… Il est bien plus facile de m’éloigner d’une confrontation au réel. Au réel du corps d’une femme.
Elle pourrait rigoler en me voyant tout nu… M’avouer qu’elle écoute du ska.
Attention, futur livre culte ! Carnet retrouvé sur cadavre est le court journal intime tenu par Kevor Lewandowki quelques semaines avant sa mort. Du moins c’est ce que nous dit l’éditeur.
Kevor est vendeur au rayon pêche d’une grand enseigne de sport, malheureux, désespéré, suicidaire et pour tout dire assez lamentable. L’homme confie à son journal ses espoirs déçus, ses attentes, ses pulsions. Amoureux des vinyles (sa friable bouée de secours) et des femmes (son inatteignable), il traîne misérablement sa carcasse dans sa morne existence.
Journal de l’errance affective et psychologique d’un gars pas vraiment aux normes, ce carnet oscille en permanence entre second degré et vrai désespoir hyper touchant. On rit beaucoup, malgré le sujet, tant l’auteur a par moment l’art de la formule ravageuse, de l’auto-dérision. Mais il y a également, derrière la farce, une vraie sincérité, un vrai désespoir, qui donnent des phrases définitives assez terribles de lucidité. Parce qu’il ferait n’importe quoi, juste pour, le temps d’une seconde, avoir l’impression d’exister dans le regard d’une femme, parce qu’il ferait n’importe quoi pour ne plus être seul, et pour ne plus souffrir.
Carnet retrouvé sur cadavre est un petit objet brut, malpoli, poétique, punk et suintant. Futur petit livre culte, je vous dis.
Ed. La Machine Folle
Déjà répondu sur l’autre blog (qui a ma préférence…) au 1er coup d’oeil…
C’est ça l’avantage avec Racines, c’est qu’il y a le choix. Là-bas, il y a tout, des milliers de messages. Ici il y a seulement les chroniques, et c’est tout bien rangé, avec des index etc…