de Kiyoshi Kurosawa.
Tous les plus grands maîtres peuvent vaciller. Après le magnifique et parfait Shokuzai, difficile de ne pas décevoir. Koichi et Atsumi sont jeunes, beaux, amoureux. Malheureusement, après une tentative de suicide ratée, Atsumi plonge dans le coma. Les nouvelles techniques médicales aidant, Koichi essaie de reprendre “contact” avec sa belle en plongeant dans sa conscience endormie.
Le début du film est assez beau. Comme à son habitude, le réalisateur réussit à faire naître l’étrange, le fantastique par de micro-glissements du réel. Une silhouette qui passe, un nuage qui obscurcit le ciel, de l’eau qui envahit progressivement l’appartement, des effets minimes mais qui signent la mise en scène de manière certaine. Les fantômes ici ressemblent à des humains classiques, juste un peu plus mordorés, ils n’ont rien d’inquiétant et c’est ça qui inquiète. On est donc bien dans ce début de film, qui, sans chavirer, laisse cependant présager le meilleur. Mais ça se détériore rapidement.
Le problème, c’est le scénario qui tourne au ridicule et ses dialogues insanes. Si le film se voulait pur divertissement, ce serait déjà limite, mais là, en plus, il se veut fable écolo à moralité : ce sont les enfants qui paieront pour les erreurs de leurs parents et traîneront leur culpabilité jusqu’à ce qu’ils en meurent. Sans blague. Toute la seconde partie du film ressemble donc à une grosse bouffonnerie, finalement très triste car tout à fait ratée. Je ne parle même pas des effets spéciaux et de l’utilisation ridicule du plésiosaure. Amateurs de monstres marins, revoyez The Host. Un Real disappointment donc, ou comment massacrer en règle une mise en scène fabuleuse par un scénario cucul.