de Lars Von Trier
J’ai beau tourner et retourner ce film dans ma tête, essayer d’analyser ses détails depuis des semaines, je vous avoue n’avoir pas grand chose à en dire. Nymphomaniac a glissé sur moi sans grand dommage, un peu comme un micropénis dans l’intimité de son héroïne.
Pourtant, Lars Von Trier fait partie de mon panthéon personnel et je suis encore sous le choc du sublime Melancholia. Nymphomaniac reprend des motifs similaires sous un angle différent. L’héroïne est nymphomane, cherche la satisfaction, le plaisir sexuel, jusqu’à s’abîmer, moralement et physiquement dans sa quête. Pour combler un vide, un froid intérieur ou au contraire comme véritable façon d’appréhender le monde et d’être à soi-même, la nymphomanie de l’héroïne est analysée, disséquée lors de dialogues entre elle et un bon samaritain abstinent. Cette nymphomanie est tour à tour diabolisée ou normalisée, et le parcours de vie de l’héroïne vu comme un chemin vers l’acceptation de soi, dans toutes ses facettes, y compris son extrême noirceur.
Si le film est extrêmement intéressant d’un point de vue intellectuel, on s’y ennuie pourtant bien comme il faut. Quelques scènes à l’humour et l’hystérie parfaitement dosés parsèment bien le film, mais ne suffisent pas à maintenir l’attention du spectateur sur la longueur. On retiendra cependant cette scène finale bouleversante de noirceur, pathétique et tragique. Ces quelques secondes sauvent le film du pur exercice intellectuel et glacé en y introduisant l’accident, l’inattendu, la faille. Plus dépressif et désespéré que jamais, mais malin quand même Lars Von Trier.