Chronique théâtre : Être humain

d’Emmanuel Darley.


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Retournée comme un Pancake sans sirop d’érable par ce texte bouleversant d’Emmanuel Darley. Être humain est le récit (un récit) de la prise d’otage d’une maternelle par Lui. Lui, c’est HB, human bomb, human being, et finalement être humain, malgré tout. La pièce renverse les rôles, faisant de Lui, un homme sans vie, perdu, déjà mort, qui ne semble chercher, dans un dernier élan, qu’un peu de lumière. Face à lui, la société, les autorités, pompiers et policiers, professionnels, ne sont pas là pour comprendre, mais dérouler les mécanismes de sauvetage appris par anticipation. Pour eux, c’est aussi le grand jour, leur instant de gloire, l’accomplissement de leurs désirs. Ils jouissent de ce moment, les hormones au taquet. Assistant à l’histoire l’institutrice finit par éprouver de l’empathie pour Lui, classique syndrome de Stockholm, mais également reconnaissance d’un homme à la dérive. La soeur du preneur d’otage intervient pour tenter de raccrocher son frère à une vie qui l’a abandonnée.

Pièce « chorale » d’une grande douceur et d’une grande violence intérieure, où les voix s’élèvent successivement, Être humain est magnifique de bout en bout, confrontant des vies aux destins entremêlés, mais qui ne sont que des blocs de solitude impénétrable. On pense à Nancy Huston évidemment, pour la construction, et l’humanité déchirante du propos, cet essai incessant de s’approcher de la vérité, d’une parcelle de vérité, en multipliant les points de vue. La pièce interroge également et subtilement sur la responsabilité collective des pétages de plombs individuels. L’écriture, Darleysienne, économe reflète le délitement du personnage, par le désordre et la perte des mots. Mais jamais du sens. Un grand moment.

Un peu plus de Darley par .

8 réflexions au sujet de « Chronique théâtre : Être humain »

  1. J’crois bien qu’à cet évènement sarko commençait ses pitreries. Chouros, pancake, tu voudrais pas me faire goûter à tous ces trucs

  2. Gastronomie.

    Didier : oh lala, je suis pas une pro. Moi, à part quelques périgourdins, je sais rien faire !

    Claude : merci J’en avais fait un gros stock ce soir là, la sélection fût très rigoureuse

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