Chronique film : L’Hôpital et ses fantômes, Saison 2

(1997) de Lars Von Trier

LVTrier

Dans la seconde saison de l’Hôpital et ses fantômes, Trier se lâche grave. On assiste à une débauche d’idées, d’inventivité, qui rendent la série, par moments, franchement hilarante. On retient notamment une course-poursuite à 2 km/h dans le couloir des archives pour tromper les détecteurs de mouvements, ou encore Bulder, brancardier corpulent et débonnaire, qui, sous hypnose imagine se transformer en pingouin afin d’échapper aux griffes d’un tigre. Trier ose également le canular visuel salace et la blague scato. Quels grands moments, quand Helmer surveille la bonne flottaison de ses étrons, tout en philosophant sur la pourriture danoise (Hamlet n’est pas loin).

Malheureusement, tout n’est pas à l’avenant, et en débridant ses pulsions drolatiques, Trier relâche hélas et son scénar, et sa mise en scène, et sa direction d’acteurs. Les deux derniers épisodes sont nettement moins « tenus » comme dirait G. L’histoire cafouille à mort, il ne sait visiblement pas comment boucler son affaire, et c’est dommage. Autant le fil conducteur de la première saison était clair, malgré la multiplicité des histoires, bien centrée sur le destin tragique de la petite Mary (prononcer Maru visiblement…), autant la saison 2 sert de prétexte à la multiplication de gags, et la recherche du démon par Drusse, est convenue, un comble pour Trier. On peut regretter également une toute fin en couille de caille, très prévisible. Malgré l’apparente liberté de ton, c’est tout de même l’infirmière nympho qui abrite en son sein le démon. Un chouille facile tout de même.

Les acteurs du coup semblent moins concernés, et plongent parfois dans la caricature. Drusse et Stig sont toujours impeccables, mais le reste de la distribution se laisse aller à en faire trop. Côté mise en scène, c’est la même histoire. Maintenant bien implanté dans son style, Trier n’en démord pas, quitte à s’y enferrer quelque peu. Plus longs, moins serrés, les derniers épisodes se mâtent certes sans ennui, mais sans grande passion non plus. J’avoue que je chipote un peu, on n’a pas mal aux fesses, même en regardant les 4 épisodes à la suite… mais tout de même, cette saison 2 est moins convaincante.

greenhead

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