d’Irina Teodorescu.
Nul mauvais acte ne reste impuni, et ce n’est pas la famille Marinescu qui pourra dire le contraire. Une mauvaise action au début du XXème siècle, en l’occurrence le meurtre d’un bandit aux moustaches fleuries, et voilà cette opulente famille maudite jusqu’en l’an 2000.
C’est d’une plume alerte et agile qu’Irina Teodorescu nous raconte cette histoire de malédiction familiale. Grâce à sa voix guillerette, elle réussit le pari risqué d’utiliser l’humour pour nous raconter le tragique. Il y a beaucoup de rythme dans cette écriture étonnante qui parvient à maintenir son énergie jusqu’à la fin.
Et puis, à l’intérieur du récit “historique” commencent à s’immiscer progressivement des pages qui semblent plus contemporaines, plus posées. On comprend alors que l’humour et le farfelu qui permettaient de prendre de la distance sur des épisodes anciens ne sont qu’un paravent pour aborder une douleur vécue, la dureté de la famille et surtout la mort du frère. Le livre apparaît alors comme une construction pudique, un écrin de fantaisie autour d’une blessure profonde. Malin et particulièrement réussi.
Ed. Gaïa