de Christophe Levaux.
Une ville moribonde, une gare morte avant d’avoir vécue, une entreprise, un séminaire des cadres, un hôtel, quelques personnages gelés dans leur quotidien, leurs regrets et leur incapacité à avancer.
Logique de trouver ce texte au catalogue de Quidam. Pour son premier roman, Christophe Levaux déploie une langue dense, indomptable, qui bifurque, digresse, cogne. Et c’est étonnant de lire cette Disparition de la chasse après l’excellent Article 353 du Code Pénal de Tanguy Viel. Un peu violent et injuste probablement aussi pour ce premier roman. Car des passerelles, il y en a entre ces deux textes. Un contexte d’effondrement social, un personnage principal englué dans ses petites compromissions quotidiennes. Mais là où Tanguy Viel s’échappe et réussit à donner hauteur et humanisme à son récit, Christophe Levaux suit une trajectoire inverse. Son récit se replie, s’enferme, s’englue dans sa propre noirceur. L’écriture cherche à débusquer la médiocrité des personnages dans les moindres recoins de leur vie, mais le systématisme du procédé finit par lasser, les références au caca collé au cul un peu aussi, je l’avoue.
On a tout de même du mal à trouver une structure, et tout comme cette gare flambant neuve qui dépérit avant même d’avoir été achevée, on se dit qu’il y a un problème de fondations. Reste la découverte d’une vraie écriture, et ça, c’est déjà fort intéressant.
Ed. Quidam Editeur
Chaque fois que je lis Tanguy Viel, je ne peux retenir quelques élans d’admiration pour sa maîtrise stylistique absolue. Il n’y a jamais un mot à côté, tout est d’une précision sans faille. Article 353 du code pénal ne déroge pas à cette règle.
Parmi la myriade d’auteurs gentiment perchés dans leurs arbres (voir par
Parfois les libraires font bien leur travail et choisissent comme « livre du mois » une vieillerie de quinze ans (douze pour l’édition poche en ma possession, exhumée probablement des caves de l’éditeur vu l’odeur). Soit le premier roman d’Eric Pessan, L’effacement du monde, ou comment transformer toutes les relations ambiguës que l’on tisse avec la langue et les mots en une matière romanesque profonde, drôle, angoissante et sensible.