de Steven Soderbergh
Faisant fi des mauvaises critiques, toute prête à monter au créneau pour défendre un réalisateur inventif, expérimentateur et hors-normes, (et, il faut être honnête, pour l’argument majeur du film, qui ferait devenir midinette même la plus endurcie des saucisses : George Clooney), j’ai mis ma plus jolie jupe noire de femme pas fatale pour aller voir The Good German.
Bon, déjà, ça partait mal, j’avais revu Notorious du grand Hitch le matin même, et faire ne serait-ce que lui arriver à la cheville aurait déjà été un exploit. Il faut le dire sans détour : ce n’est pas le cas. N’est pas Cary Grant qui veut (désolée George), n’est pas Ingrid Bergman qui veut (désolée Cate), et surtout, n’est pas Hitch qui veut (sorry Steven). Bref, The Good German est un film assez raté.
Il s’agit pourtant d’un bel exercice de style « 50’s ». Tourné dans un noir et blanc très contrasté, un peu cramé, absolument sublime, The Good German raconte l’histoire d’un officier américain (George) envoyé comme journaliste dans un Berlin divisé, fantomatique, et dévasté par la guerre. Il y retrouvera son passé, en la personne d’une femme fatale (Cate Blanchett), juive berlinoise ayant survécu au massacre.
Je ne vous en raconterai pas plus tellement l’histoire est compliquée. Ne sachant que choisir entre film de suspense et histoire d’amour, Soderbergh se noie dans un emberlificotement scénaristique et parmi des personnages secondaires trop nombreux et peu passionnants. Bref, on n’arrive jamais à accrocher vraiment, on ne comprend pas exactement les enjeux, c’est embrouillé et platounet à souhait.
Vous me direz : reste Clooney… que nenni ! Inexistant, raide comme un piquet dans son uniforme amidonné, le héros se fait casser la gueule 3-4 fois (il est vraiment glandouille quand même), sans que ça émeuve le moins du monde. Tobey Maguire s’en sort un peu mieux en petit con profiteur. Cate Blanchett capte extraordinairement bien la lumière, mais elle est à peu près aussi trouble qu’une courgette.
Pas mal filmé, mais sans magie, sans passion, sans inspiration, ne reste que ce noir et blanc sublime et un peu glacial, le mélange avec des images d’archives réussi, et ce sens du cadre assez magique que peut avoir Soderbergh (qui est d’ailleurs aussi chef op’ sous pseudo, comme d’hab). Dommage, ça aurait pu faire un putain de beau film.