Vous l’attendiez tous, les plus beaux livres lus par Racines en 2013. Une grosse année lecture, mais un top 10 réalisé en un claquement de doigts et plein de chouchous difficiles à départager. Aucune hiérarchie dans ces listes, Racines ne va pas se mettre à distribuer des notes.
Les indispensables 2013
Percutants, virtuoses ou complétement dézingués, ils ont marqué mon année et ne me quittent plus.
14 de Jean Echenoz (Minuit). Le maître Echenoz nous offre un roman d’une élégance et d’une poésie rare. En une centaine de pages, 14 recèle une richesse stylistique et visuelle, ainsi qu’une ampleur incroyables. Une perle.
Si tout n’a pas péri avec mon innocence d’Emmanuelle Bayamack-Tam (P.O.L). Par l’énergie dévastatrice de son écriture, Emmanuelle Bayamack-Tam dresse le portrait sans concession d’une famille bancale et affirme avec force le pouvoir salvateur de la littérature. Une bombe.
Le roman d’un être de Bernard Noël (P.O.L). Le pinceau Roman Opalka sous la plume Bernard Noël ou quand un fabuleux système de penser l’Art et le monde se transforme en poésie. Un vertige.
Le ring invisible d’Alban Lefranc (Verticales). Alban Lefranc s’empare d’Ali, malaxe et recrache le mythe. Ca a du souffle, du rythme, de la puissance. Une course.
Irène, Nestor et la vérité de Catherine Ysmal (Quidam Editeur). Pour son premier roman, décalé et touchant, Catherine Ysmal donne langue, voix et vie à des invisibles. Une révélation.
Dans les cités de Charles Robinson (Seuil). Un anthropologue à la découverte d’une cité. Erudit, foisonnant, hilarant, dérangeant et terrifiant, une fiction mâtinée de sociologie, d’architecture et de politique. Un OLNI.
Carnet retrouvé sur cadavre de Kevor Lewandowski (La Machine Folle). Futur livre culte introuvable, la lente agonie de Kevor Lewandowski inadapté chronique et fan de vinyls. En quelques pages, une bonne dose de phrase mythiques, drôles et désespérées, drôles parce que désespérées. Un chouchou.
La disparition de Jim Sullivan de Tanguy Viel (Minuit). Le plus beau roman américain a été écrit par un français cette année. Taquin et virtuose, Tanguy Viel offre une partition ultra-composée mais qui réussit à ne pas faire l’impasse sur l’émotion. Un grand pied.
La Quadrilogie de Marie (Faire l’amour, Fuir, La vérité sur Marie, Nue) de Jean-Philippe Toussaint (Minuit). Parce que c’est beau, beau, beau, que Jean-Philippe Toussaint est un grand maître de la littérature, capable de la plus belle poésie visuelle et de la plus crue et cruelle réalité. Un absolu.
Nouons-nous d’Emmanuelle Pagano (POL). Emmanuelle Pagano rend visible les liens qui nous unissent. Par une succession de petits tableaux disparates elle nous parle de nous et des autres, de nous contre les autres et avec les autres. Un universel.
Les tauliers
Certes, ils n’ont pas besoin qu’on leur fasse de la pub, mais fichtre, qu’est-ce que c’était bien.
Underground d’Haruki Murakami (Belfond)
Canada de Richard Ford (Editions de l’Olivier)
Un oiseau blanc dans le blizzard de Laura Kasischke (J’ai lu)
D’autres vies que la mienne d’Emmanuel Carrère (Folio)
Les titilleurs
Découvertes ou confirmations, parfois un peu boiteux, parfois suprêmement maîtrisés, des textes qui sans aucun doute grattent et frottent, interrogent et malmènent.
Paris est un leurre de Xavier Boissel (Inculte)
Une femme avec personne dedans de Chloë Delaume (Seuil)
L’hôpital d’Ahmed Bouanani (Verdier)
La constellation du chien de Peter Heller (Actes Sud)
Le garçon incassable de Florence Seyvos (Editions de l’Olivier)
Le plancher de Perrine Le Querrec (Les doigts dans la prose)
La claire fontaine de David Bosc (Verdier)
Prodiges® de Mariette Navarro (Quartett)